Ma femme, mes trois enfants et moi-même sommes arrivés en France à Bordeaux en septembre 2019.
Nous avons quitté la Russie en raison de mes opinions politiques.
Ma famille et moi ne nous sentions pas en sécurité.
Nous avons déposé une demande d’asile, et en octobre, on nous a attribué un logement à Pau. Cette situation était très difficile, sans connaissance de la langue, des lois et de la culture. Il était psychologiquement difficile de commencer une nouvelle vie.
En janvier 2020, nous avons été convoqués par l’OFPRA pour examiner notre dossier. Trois semaines plus tard, nous avons reçu un refus, nous avons fait appel de cette décision.
En juillet 2021, nous avons de nouveau essuyé un refus. Le tribunal a considéré que notre avocat n’avait pas fourni assez d’éléments probants. Après cette décision, on nous a annoncé que nous devions quitter notre
logement.
Fin aout, nous avons été expulsés et nous nous sommes retrouvés dans la rue avec nos trois enfants mineurs. L’association qui nous avait fourni un logement et nous avait aidés dans les démarches administratives n’a rien pu
faire pour nous. Nous étions désespérés.
Des amis nous ont recommandé de nous rendre à la paroisse de la Sainte Famille et de demander de l’aide. Nous avons été accueillis chaleureusement. Nous avons expliqué notre situation, nous étions sans abri avec nos enfants
et nous n’avions nulle part où aller.
Le curé, après nous avoir écoutés, nous a promis de trouver une solution à cette situation.
L’église nous a fourni un logement temporaire dans les salles paroissiales de Ste Thérèse. C’est là que nous avons rencontré des paroissiens qui nous ont beaucoup aidés et continuent de le faire jusqu’à aujourd’hui.
En octobre 2021, nous avons de nouveau intenté une action en justice et avons essuyé un nouveau refus. En décembre 2021, l’association créée par les paroissiens, “Cent Pour Un Toit”, nous a obtenu un logement ainsi que des meubles. Nous vivons toujours dans ce logement.
En novembre 2023, la préfecture nous a délivré une carte de séjour pour un an.
J’ai un travail depuis septembre 2023. Notre vie a lentement commencé à s’améliorer. Cela n’aurait pas été possible sans l’aide des paroissiens de la Sainte Famille que nous remercions infiniment. Ils continuent de nous soutenir jusqu’à présent.
Depuis janvier 2024, nous payons la moitié du loyer et des charges, ainsi que toute notre consommation d’énergie, qui était auparavant pris en charge par “Cent Pour Un Toit”. Actuellement, je suis seul à travailler. Ma femme recherche activement un emploi de cantinière dans un établissement scolaire.
Il nous reste à faire aboutir les dossiers de prestations sociales : allocations familiales, APL et logement social. Les démarches sont longues mais nous sommes bien accompagnés, nous sommes optimistes.
Nos enfants vont à l’école et réussissent bien. Nous nous sommes intégrés à la société et nous nous sentons chez nous.